Les clés du nouvel accord entre l'Argentine et le FMI

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Buenos Aires, 18 mars La nouvelle dette de l'Argentine envers le Fonds monétaire international (FMI), approuvée ce jeudi par le Parlement argentin, permettra de refinancer des dettes d'environ 45 milliards de dollars et impliquera des politiques fiscales et monétaires visant à réduire les déséquilibres économiques en le pays d'Amérique du Sud. Voici les clés du nouveau programme d'installations étendues qui devra maintenant être approuvé par le Conseil d'administration du Fonds pour entrer en vigueur : 1. DÉCAISSEMENTS L'accord comprend un financement d'environ 45 milliards de dollars, équivalent aux décaissements reçus par l'Argentine dans le cadre de l'accord « standby » signé en 2018, qui comprend le montant des échéances impayées prévues dans cet accord plus le montant des remboursements en capital déjà effectués entre septembre 2021 et Janvier passé. Avec les onze décaissements qu'elle reçoit, l'Argentine devra faire face aux paiements prévus dans le programme 2018 jusqu'en 2024 et le reste sera affecté au renforcement des réserves monétaires de la Banque centrale, qui s'élèvent actuellement à environ 37 031 millions de dollars. 2. DURÉE DU PROGRAMME Le programme dure 30 mois en termes d'accord de politique économique et de revues trimestrielles - dix au total - mais l'Argentine devra restituer les décaissements reçus en 12 versements semestriels à payer entre 2026 et 2034. Pour autoriser chaque nouveau décaissement, les examens évalueront le respect de trois critères de performance quantitatifs : réduction du déficit budgétaire primaire, réduction du financement du Trésor par la Banque centrale et accumulation de réserves monétaires. 3. OBJECTIFS FISCAUX L'accord établit une réduction progressive du déficit budgétaire primaire, qui passerait de l'équivalent de 3 % du PIB en 2021 à 2,5 % cette année, 1,9 % en 2023 et 0,9 % en 2024, objectifs que l'Argentine entend atteindre avec une expansion « modérée » des dépenses réelles qui ne ralentira pas la croissance économique (de 10,3 % en 2021 à une augmentation prévue des dépenses réelles de 3,5 à 4,5 % en 2022), combinée à un renforcement de la collecte des impôts et à des améliorations de l'administration fiscale. Il a été convenu de réduire les subventions gouvernementales à l'énergie (0,6 % du PIB en 2022) afin d'améliorer la composition des dépenses publiques, une mesure qui impliquera des augmentations tarifaires segmentées de la consommation de gaz et d'électricité. Le Trésor sera financé par une expansion du placement de la dette en peso argentin sur le marché intérieur (environ 2 % du PIB par an en 2022-2024) et par un financement accru par des organisations internationales et des accords bilatéraux (0,4 % du PIB par an en 2022-2024), ce qui permettra un réduction en forme de l'aide monétaire progressive de la Banque centrale. 4. AIDE À LA TRÉSORERIE ET TAUX D'INTÉRÊT L'accord prévoit que l'aide monétaire de la Banque centrale au Trésor passera de l'équivalent de 3,7 % du PIB en 2021 à 1 % cette année, à 0,6 % en 2023 et à zéro en 2024. Des taux d'intérêt réels positifs seront également recherchés pour stimuler la demande d'actifs en pesos argentins, afin d'augmenter le financement du Trésor par le biais du marché de la dette intérieure. 5. INFLATION L'un des principaux objectifs du programme est de réduire la persistance d'une inflation élevée, qui était de 50,9 % en 2021. Le taux d'inflation devrait diminuer pour atteindre 38 à 48 % en 2022, 34 à 42 % en 2023 et 29 à 37 % en 2024. L'Argentine et le FMI ont convenu de s'attaquer à ce problème par le biais d'une approche à plusieurs volets. Cela comprend tout, de la réduction des émissions monétaires aux accords sur les prix et les salaires pour « ancrer » les attentes. D'autres mesures seront également prises dans le but ultime de réduire l'instabilité des taux de change qui finit par avoir un impact sur l'inflation. 6. POLITIQUE DE CHANGE ET RÉSERVES Selon le gouvernement argentin, il n'y aura pas de corrections brusques du taux de change, mais des ajustements seront apportés pour assurer la compétitivité à moyen terme du taux de change effectif réel. Il cherchera à accumuler des réserves internationales afin de promouvoir la réponse aux chocs extérieurs et de contribuer à une plus grande stabilité. L'objectif est d'augmenter les réserves internationales nettes de 15 milliards de dollars par rapport au programme : 5,8 milliards de dollars en 2022, 4 milliards de dollars en 2023 et 5,2 milliards de dollars d'ici 2024. CHEF CJN/LLL